John Scott Russell et l'onde solitaire
Je ne puis, dit J Scott Russell, donner une idée plus nette du
phénomène qu'en décrivant les circonstances dans
lequelles il m'apparut pour la premier fois. J'obervais le mouvement
d'un bateau que deux chevaux tiraient rapidement dans un canal
étroite, lorsque ce bateau vint à s'arrèter tout
à coup: mais il n'en fut pas de mème de la masse d'eau
qu'il avait mise en mouvement dans le canal; elle s'accumula autour de
la proue dans un état de violente agitation, puis, laissant tout
à coup le bateau en arrière, se mit à cheminer en
avant avec une grande vitesse sous la forme d'une seule grande
ondulation, dont la surface était arrondie, lisse et
parfaitement déterminée. Cette onde continua sa marche
dans le canal sans que sa forme et sa vitesse parussent
s'altérer en rien. Je la suivis à cheval et la retrouvai
cheminant encore avec une vitesse de 8 à 9 milles à
l'heure et conservant sa fugure initiale (environ 30 pieds de longueure
sur 1 pied à 1 1/2 pied de hauteur). La hauteur de l'onde
diminuait graduellement, et après l'avoir suivie pendant un
mille ou deux, je la perdis dans les sinuosités du canal.
(Recherches Hydrauliques, par M. H. Darcy et M. H. Bazin,
Deuxième Partie,
Paris: Imprimerie Impériale, MDCCCLXV, p.9).
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Chris Eilbeck / Heriot-Watt University / chris@ma.hw.ac.uk